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Alors j’ai attendu mes clients à Nice qui heureusement sont arrivés en retard. IMPOSSIBLE de faire démarrer le moteur (vraiment) je lis et relis la check-list,  rien y fait,  puis soudain,  il veut bien dès que j’enclenche l’alternateur .

Finalement ils arrivent,  je laisse tourner,  tant pis pour la sécurité. 

Et là,  ils commencent à me faire des remarques comme quoi c’était pas indiqué à l’agence qu’il y aurait un chien.

Je leur présente Belle, ma chère et gentille berger allemand. 

Ils montent dans l’avion et ça continue,  on a soif, on a chaud.

Moi je calme Belle sur le siège du copilote et j’essaye de me souvenir comment on établie une route avec le GARMIN G1000

Bon après ils se calment, je leur fait survoler la Corse car ma navigation se plante et je suis beaucoup trop lourde avec le carburant que j’ai embarqué. Ils sont contents, alors qu’en faite je vide mon réservoir.
Finalement j’arrive à programmer l’approche de Bastia, ouf, je me met en descente dans l’axe de la piste 35. Je m’étais entrainée avec plusieurs touch and go à Palerme quand j’ai su que j’avais ce contrat.
Je me pose, ils râlent encore sur la chienne qui aboie tout le temps quand je me pose. Voilà demain je dois les conduire je ne sais plus où en Corse. J’étudierai cela demain.
Ce matin, départ de Bastia pour Calvi.
 
Je ne peux m’empêcher de penser à la chanson d’Higelin : La ballade de chez Tao.
 
Mes clients arrivent visiblement de meilleure humeur.
 
Je leur parle du trajet que j’ai un peu modifié pour qu’ils voient le bout de la Corse sans avoir le soleil dans les yeux. Ils sont ravis, je leur explique que l’on va grimper progressivement à 14 000 pieds. Aussitôt les enfants s’extasient, « Woow, on va monter à 14 000 km ! ! ! » Je veux leur expliquer ces mesures anglo-saxonnes que l’on doit subir parce que l’empire britannique régnait jadis sur les océans, mais je me ravise.
 
En fait, ils parlent bien français, mais je crois me souvenir qu’ils sont d’origine anglaise. Je ne leur parlerai pas de mon quart de sang anglais et comment j’ai pleuré à chaudes larmes le 23 juin 2016 lorsque j’appris le divorce d’avec ma chère Europe.
Bref, je dis aux enfants que cela représente environ 4800 m de tête. (4267 pour être plus exact)
 
 

Les gamins sont gentils et s’intéressent à l’avion plus qu’à la Corse.

J’arrive à démarrer le moteur du premier coup, je suis fière de moi, je crois que j’ai pigé le truc maintenant. Je ne mettais pas les pompes sur manuel et l’ignition non plus et, surtout, je n’actionnais pas assez franchement la manette de mélange.

 

Décollage avec un peu de cafouillage sur la navigation qui est passé inaperçu.

 

Le mari m’a demandé de m’asseoir à la place du copilote la prochaine fois, c’est la place de Belle, mais bon, il faudra qu’elle aille à l’arrière avec la femme et les enfants (je n’ai pas encore capté leur nom, j’ai un vrai blocage avec les prénoms et les noms).

On passe au-dessus de la pointe de la Corse et j’en profite pour aller derrière pour leur servir croissant et café. Je fais une photo.
 
C’est évidemment pile à ce moment-là que l’autopilote se désenclenche !
 
L’avion se met à virer à droite sur l’aile en plongeant et je vois d’ici la jauge de vitesse qui grimpe vers le rouge.
 
Je me rassis en panique et ressaisi le manche.
Mes passagers sont outrés et tentent de téléphoner.
 
Je leur ment en disant que ça risque de brouiller les appareils et que c’est peut-être pour cela que l’autopilote a sauté. (et pas le pilote) Ils ne goutent guère mon humour et je reprends mon self-control et commence le virage pour rejoindre ma descente. Je souhaitais expérimenter la navigation verticale que permet l’avion pour la descente, mais j’ai reglé le top of descent trop près de la piste.
 
Je relis la notice de pilotage de l’avion sous l’œil réprobateur et inquiet de mes passagers.
 
Les enfants, eux, ont été ravis de l’incident de l’autopilote et rigolent, ce qui a pour effet de calmer les parents. J’abandonne la navigation et dirige l’avion vers le nord en utilisant le HEADING tout en descendant à environ 1500 ft/min. Puis je reviens vers le sud, je suis dans l’axe de la piste.
 
 
Tout va bien. Je contacte la tour de contrôle qui m’annonce que l’atterrissage se fait piste 36, je lui dis qu’on m’avait annoncé piste 18 pour aujourd’hui, elle insiste.
 
Je lui demande poliment, car je suis une pilote débutante et j’ai pas envie de tourner au milieu des montages et de refaire mon approche. Elle finit par me donner l’autorisation de manière très sèche. C’est dur de gérer tout cela. Les gens ne se rendent pas compte.
Bref, je me pose plutôt pas mal, mais j’ai quand même droit à une réflexion de la femme, comme quoi on aurait tapé durement.
 
Bon, là, ils sont partis pour leur balade, le taxi est venu les chercher.
 
Je suis seule avec Belle sur le Tarmac.
 
Je vais aller voir la Citadelle et me baigner avec la chienne.
 
On a convenu qu’il revenait vers 16 h 00 pour le décollage vers Ajaccio.
 
Ajaccio, je connais bien l’aéroport, j’y ai atterri plusieurs fois avec le B737.
Le jour va bientôt se lever sur la baie de Calvi Je lève mon verre, le cœur gros, Aux frères, aux amis de Tao…
 
Vivez heureux aujourd’hui, Demain, il sera trop tard!
 
Mon cœur se rappelle… Jean Témir et Cathy, Tao-by, Maman Tao Zalim et Léna, Enfants de la citadelle Qui s’aiment et se chamaillent Au soleil…
 
Vivez heureux aujourd’hui, Demain, il sera trop tard!
 
Une amie attend son bébé Au cœur de la citadelle Qui passe le ciel de Calvi Que l’âme éternelle des pierres Veille et protège son berceau, Dans la demeure de Tao.
 
Le jour s’est levé à Paris… Mes pensées s’envolent vers Calvi, Dans la citadelle de mes amis …
 
J’écris ceci encore toute tremblante.
 
Mais reprenons au début.
 
Nous devions partir de Calvi vers Ajaccio à 16 h 00, sauf que les clients m’ont téléphoné qu’ils souhaitaient repartir au plus tôt vers Ajaccio, et qu’ils seraient là à 13 h 00.
 
Je me dépêche de rejoindre l’aéroport et je commence les préparatifs, dont la nav.
 
À peine ai-je terminé que je vois le taxi arriver.
Le cockpit est surchauffé, il fait 40 °C malgré l’air conditionné à fond.
 
Je change mon plan de vol rapidement au contrôle, met sous le bras les protections des hélices et du pitot, balance les cales à l’arrière et je démarre le moteur.
 
Le mari est à côté sur le siège du copilote, Belle est sage et se fait chouchouter par les enfants.
 
La montée se déroule sans difficulté, sauf que je ne réalise pas que les enfants se mettent à pleurer et que la chienne n’aboie pas sans raison.
 
Moi-même, je n’arrête pas de déglutir.
 
Soudain, vers 9000 pieds, je comprends que je n’ai pas mis le BLEED AIR.
 
À cause de la chaleur excessive, je l’avais coupé sur le tarmac, l’avion ne s’est tout simplement pas préssurisé.
 
On a atteint 3000 m en l’espace de 10 minutes et les passagers commencent à le ressentir.
 
J’enclenche rapidement le levier en poussant dessus, ce qui est franchement contre intuitif.
La pression revient doucement, mais la sensation est aussi désagréable que dans l’autre sens.
 
Le père me demande pourquoi on ressens cela alors qu’avant on ne sentait rien.
 
Je ne sais plus quoi raconter et je m’entends répondre du tac au tac : « C’est parce qu’on a le vent de face ». Si le mec n’est pas idiot, il va commencer à vraiment me prendre pour une pilote du dimanche.
 
Ce que je suis en réalité.
 
Alors que l’avion tourne gentiment vers le sud, je fais une photo de la belle baie de Calvi que nous laissons.
 
À ce moment, l’avion se penche sur l’aile, le pilote automatique a encore sauté, je n’y comprends rien ! ! ! (Plus tard, je réalise qu’il y a un bouton sur le manche que j’ai effleuré avec mon coude).
 
La désactivation est de courte durée et je redresse l’assiette en commentant : « Il y a une sacrée turbulence en Corse. »
 
Au point où j’en suis.
 
Je me fais honte
 
 
Les passagers sont tranquilles, je me décontracte, mais je réalise qu’on arrive déjà ; VITE, je m’occupe de regarder les cartes et de chercher les détails d’approche.
 
Je contacte la tour qui évidemment me demande d’atterir par le côté des montagnes sur la runway 20.
 
Comme je commence à mieux maitriser le G1000, je parviens à programmer mon approche, mais c’est là que ça commence à partir en sucette. Toute contente que l’avion se dirige entre les montagnes tout seul, et comme je ne veux pas tourner ma tête vers le mari qui à chaque fois me regarde avec des grands yeux tout ronds, (On lit sur son visage un mélange d’incertitude, mêlé de crainte et de dégoût), Bref, comme je ne regarde pas à droite, je ne réalise pas que je suis beaucoup trop haute.
 
L’avion réalise sa boucle, je cherche la piste au loin et découvre qu’elle est 3000 pieds plus bas.
 
(La tour de contrôle m’avait donné l’autorisation d’atterir, mais quelque chose dans la voix du contrôleur laissait supposer qu’il n’y croyait pas).
Qu’à cela ne tienne, j’annonce que je vais refaire une petite boucle à la tour, et à mes passagers, j’ajoute : « Pour voir le paysage de ce côté ».
 
Je patiente et cette boucle semble durer des heures. Je rejoins à nouveau l’approche de la piste, toujours trop haute, je sors les flaps à 10 %, l’avion ne veut pas perdre de la vitesse et je descends très vite.
 
Il est grand temps de sortir les trains, j’entends un CRAC et j’attends, désespérée de voir les 3 petites lumières vertes s’allumer.
 
Rien.
La piste se rapproche, ma vitesse est parfaite, mes flaps à 30 %, il manque juste les trains …
Sans trop réfléchir, je tire sur le fil de sécurité qui protège la sortie des trains par gravité. Je ne pensais pas tirer un jour sur ce bouton !
 
Les 3 lumières s’allument enfin, environ 30 ft au-dessus de la piste.
Je me pose doucement comme une fleur, un coup de <REVERSE> expérimental, et je ne touche qu’à peine aux freins.
 
Je crois que cette fois, mes passagers ont senti que quelque chose d’anormal était survenu.
 
Je leur ai expliqué que chaque vol était une aventure et le type m’a répondu : « Oui, chacun de vos vols, j’ai l’impression. »
 
J’étais très vexée.
 
Je suis au bar de l’aéroport avec Belle.
 
Je bois un thé à la menthe en soupirant.
 
C’est dur la vie de pilote amateur.
 
 
(Dans la réalité du jeu, je vais trop vite, je bloque le train, le jeu reste bloqué en vue sur les trains, je ne peux plus rentrer dans le cockpit, j’essaye de tricher en repositionnant l’avion, mais c’est un échec). Je recharge le jeu et recommence mon atterrissage (réellement frustrée).Il aura été dit que je devais affronter tous les ennuis durant ce périple Corse.
 
Hier soir, suite au problème de sortie des trains d’atterrissage, j’ai roulé l’avion jusqu’à l’aéroclub où l’un des Corse m’avait indiqué un bon mécano.
 
Il a réenclenché le système du train de secours et a refait le plein de liquide hydraulique.
 
Pour lui, cette insuffisance était la cause de mes ennuis.
Ce matin, je prépare donc la route très courte d’Ajaccio à Figari.
 
Mes clients arrivent chargés de plusieurs gros paquets. Je leur rappelle que pour le voyage de retour vers Nice, on ne pourra pas se charger de plus de 50 kg, c’est ce qui était convenu dans le briefing de départ.
 
Ils semblent très embêtés.
 
Je refais mes calculs de carburants en conséquence tandis qu’ils patientent dans le restaurant de l’Aéroclub.
 
On décolle 40 minutes plus tard comme convenu.
 
Je tente de rentrer les trains, rien, ils restent sortis, du moins c’est ce que m’indiquent les lumières vertes.
 
Heureusement, j’ai installé des petites caméras sous l’avion et je vérifie que c’est bien le cas. Je me tâte, finalement, je décide de faire une boucle et je reviens me poser à Ajaccio.
Les clients râlent un peu, mais semblent apprécier que je privilégie la sécurité (hum). Je roule vers l’entrepôt et retrouve mon Dumenicu (Dominique en Corse).
 
Il examine à nouveau la pompe, trouve un contacteur d’électrovalve qui ne fonctionne plus. Le change.
 
1 h 30 plus tard, je vais chercher mes clients qui jouent au ballon avec des enfants du coin.
 
Il ne fait pas encore trop chaud.
On repart, mais Rebelotte, le train ne rentre pas.
J’espère que je ne l’ai pas faussé avec ma vitesse excessive d’hier.
Cette fois, je décide d’aller jusqu’à Figari.
 
J’ai modéré ma vitesse en vol pour ne pas dépasser 140 kt et je suis restée à 4000 ft.
Atterrissage sans problème.
 
Là, je suis dans l’atelier de Figari avec des mécanos qui examinent les trains et l’hydraulique.
 
J’ai déjà payé 700 euros ce matin.
 
Je ne sais pas combien ça va me coûter.
 
J’ai sympathisé avec un des pilotes sur le tarmac qui me propose un petit tour de voilier dans la baie ce matin (il à l’air correct) Je lui ai demandé pour Belle, il m’a dit que ça ne posait aucun problème. Comme je ne sais pas quelle durée les réparations vont prendre (ni si c’est réparable), autant que je me vide la tête de toutes ces histoires.
 
Le voyage de l’agence Des fous volants (Le tour de la Corse) ne prévoyait pas de ramener les clients. J’ai négocié le retour vers Nice à un prix préférentiel pour me faire pardonner.
 
Au total, je me serais fait 3900 euros sur 4 jours, si on enlève tous les frais.
 
Ha oui, j’oubliais de vous dire, les trains ont fonctionné merveilleusement.
 
Je dois tout de même vous raconter ceci, pendant qu’on naviguait dans la baie avec le gars du Tarmmac (qui s’est avéré être parisien), on a dépanné un Corse coincé sur un bateau à moteur au milieu de la baie.
 
Le cher était embeté, il était bêtement tombé en panne, une banale panne d’essence.
 
Il se trouve que c’était un pilote d’hélicoptère qui transportait pas mal de monde et connaissait tout un tas de gens.
 
Le cœur sur la main, il nous invite le soir même dans sa résidence perchée sur la montagne, on se rtrouve donc dans une superbe maison, Moi, le pilote et mes touristes.
 
Dégustation de charcuterie Corse, vin du pays.
 
Il nous raconte la Corse, comment certains ont magouillé au point de tout détruire le paysage.
 
Il renit ses origines Corses dans des élans de colère.
 
Plus tard il se calmera, on rigolera et tard dans la nuit,on finit par partir en promettant de revenir.
Le lendemain, un coup de téléphone m’apprend que le train est réparé.
 
Je préviens mes Anglais.
 
Les mécanos refusent mon argent, comme quoi l’autre mécano aurait dû faire son boulot, et qu’ils veulent seulement me montrer qui sont les Corses.
 
Je soupçonne le pilote d’helicoptere Corse d’avoir glissé un mot aux gars. Les Anglais chargent leurs valises pleines de souvenirs.
 
Je suis largement en surpoids, mais ça passe.
 
Je décole au ras des montagnes (pas vraiment, mais c’est la sensation dans le cockpit).
Je les déposes à Nice 1 heure et quelque plus tard, un au revoir assez froid au regard de mes amis Corses.
 
Ma belle Corse.
 
Oh souvenir de ma jeunesse, je t’aime.
 
Bref. Je me retrouve avec Belle.
 
Du coup, j’ai décollé et atterri à Marseille.
 
Je remaitrise l’avion et expérimente la navigation verticale disponible uniquement en descente.
 
Je vais finir par bien maitriser mon petit avion.

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